mardi 22 février 2011

Hypothèse d'un complot ou quand démocratie rime avec "La fin justifie les moyens"

J'ai analysé dans un précédent post les demandes des acteurs du nouveau sit-in de La Kasbah. Ceci m'a amené à me demander qui pourrait y gagner. Ceci est juste l'hypothèse d'un complot.

En France, les élus président de la république, députés et maires, le sont à la majorité qualifiée. Ca signifie, que si, aucun candidat ne dispose de 50% des voix, un 2ème tour est organisé pour élire un candidat à la majorité qualifiée. Ca assure la domination de 2 partis dans un paysage bipolaire où les partis les partis d'extrême droite et d'extrême gauche, qui ne font pas l'unanimité des français accèdent difficilement aux principales institutions de la démocratie.

En Italie, les députés sont élus à la proportionnelle. Ca signifie, que si par exemple, un petit parti dans une région récolte 10% des voix, il aura 10% des sièges de la région. Ca permet aux petits partis d'être à la chambre des députés. Ca oblige aussi a tenir compte de ces partis pour former des coalitions. C'est ce qui permet à M. Silvio Berlusconi, d'être chef du gouvernement sans qu'il ait été directement élu, et vaut à l'Italie un nombre de partis beaucoup plus grand que tous ces voisins européens.

En Tunisie, c'est un peu comme en Italie. Le président de la république est élu au suffrage universel et à la majorité absolue (1er et 2ème tour s'il faut). Les autres élus passent par des listes, par une élection à la proportionnelle rectifiée, qui fait que l'élu peut être un parfait inconnu pour les électeurs, il a juste besoin de bénéficier de l'approbation du parti qui a récolté le plus de voix : le RCD. Cette manière de faire, a permis au RCD de nommer ses élus parlementaires en toutes légalité, et avec la légitimité du vote. Ce mode de fonctionnement a été mis en place sous Ben Ali.

Si on considère un parti qui sait pertinemment, que son idéologie ne lui permettra jamais de dépasser les 10% voix dans chaque élection à laquelle il se porterait candidat, il profiterait beaucoup de ce que les élections législatives, par exemple, soient à la proportionnelle, puisqu'il se garantit ainsi, des sièges de député, une place au gouvernement et un revenu beaucoup plus confortable que dans un cas contraire. On se retrouverait, au parlement, avec plusieurs partis ne disposant pas de la majorité nécessaire pour gouverner. Les coalitions auront plus de couleurs que l'arc en ciel, et la vie politique sera une interminable série de crises politiques, de dissolutions du parlement, de démissions, d'élections,... Il y aura toujours quelqu'un pour dire que de la sorte on aura une meilleure représentation du peuple. C'est tout un débat.

Je ne pense pas que cette hypothèse soit complètement farfelue. Et je ne condamne pas d'emblée un tel scénario. Ce que je condamne, c'est qu'on essaie d'y arriver en se faisant passer pour patriotes révolutionnaires, par la tromperie la duperie de ceux à qui on ne dit que ce qu'ils ont besoin de savoir, et qu'on se permette de prendre un pays en otage pour y arriver. Ce n'est pas le bon moment. Ce n'est pas la bonne manière non plus.

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